Having being told that others persons, more competent than I,
will do the translation into English, here is the French relevant
part of Schmidt’s “Neo-Nazis – La terrible enquête” book,
written originally in German.
Other parts of the book are about Faurisson, Irving, Karl
Philipp, etc… and speeches given by some revisionists in front
of a neo-nazi audience. The French edition of the book
contains photos of Irving during such a speech, of Faurisson
with his neo-nazi bodyguard, and of Christophersen during
the interview. In short, a must-read…
This (sincere) advertising for the whole book should
somehow counter the blatant copyright violation that
follows 🙂
Emmanuel Marin
Paris, France
—–
Lauck tourne la tête vers la porte et dit, tout heureux :
“Heil Hitler, Thies !”
Un vieil homme vient d’entrer, coiffé d’un chapeau clair.
Une canne de promenade pend par la crosse à son
avant-bras, et il tripote la bague des diaphragmes sur son
appareil photo.
C’est Thies Christophersen, l’auteur du Mensonge d’Auschwitz.
Il est né en 1918. La première chose qui frappe quand on le
voit, c’est le creux profond comme un poing d’enfant, à la
racine du nez, entre les yeux. Une blessure de guerre qui lui
fait dire :
“J’ai une araignée au plafond. Ca se voit. Chez eux, ça se
ne voit pas.”
Comment ? me dis-je. C’est ça, l’illustre témoin principal ?
Thies Christophersen a le visage allongé. La blessure a aussi
mis en berne l’un de ses yeux bleus, le gauche, dont la paupière
est un peu baissée. Mais on ne le distingue pas très bien à
travers les lunettes. Quand il a ôté son chapeau, on voit
qu’il n’a plus guère de cheveux sur le haut de la tête. Quand
il parle, et même quand il rit, la commissure de ses lèvres est
étrangement baissée. Je lui demande :
“Pouvons-nous aussi faire une interview avec vous ?”
Christophersen n’était manifestement pas au courant du
fait que l’on tournait un reportage : il prend l’air stupéfait.
Michael Kühnen intervient et commence à expliquer :
“Ils tournent un documentaire de fond…”
Christophersen hoche la tête, reconnaissant. Il observe
la caméra, admiratif. A cet instant, Kühnen est appelé par
son collègue. Il demande pardon et quitte la salle en
lançant, aimable : “Mais vous pouvez faire ça sans moi…”.
Lauck le suit. Nous sommes seuls avec Thies Christophersen.
Le voilà donc libre : il s’installe à la place de Lauck. Il observe
la caméra, admiratif. J’ai la vague impression qu’il n’a pas compris
qui nous étions. Comme nous nous rencontrons sans arrêt,
Michael Kühnen est tellement habitué à moi qu’il souffre du même
effet d’ “accoutumance” que j’ai moi-même connu voici quelques
mois. Une perte de distance. Comme Kühnen me traite en
“camarade” et comme je me comporte tout aussi familièrement
à son égard, Christophersen n’a pas compris que nous n’étions
pas des néo-nazis : il donne du “camarades” au cameraman et
au perchiste, tout en détaillant la caméra vidéo :
“Ca doit être cher, un outil comme ça. Hein, camarades ? Moi,
j’ai ma p’tite boîte”, dit-il en indiquant son appareil photo. Il
emploie quelques mots de dialectes. Il vient de la campagne –
son bulletin d’information ne s’appelle-t-il pas Die Bauernschaft,
la paysannerie ?
Puis il demande sur quoi doit porter l’entretien. Quand je lui dis
qu’il s’agit du Mensonge d’Auschwitz, il me fait un signe négatif :
“Non, ça ne donnera rien.
– Pourquoi donc ?”
C’est tout de même son “oeuvre maîtresse”. Et son explication
m’ahurit :
“Vous ne ferez pas passer ça ! Ca ne marche pas. Nous avons
déjà essayé”.
A présent, mon doute se transforme en soupçon : Christophersen
nous prend bel et bien pour des camarades de combat qui veulent
placer leur film à la télévision pour réussir une opération de
propagande cryptée. Je fais un dernier test pour en avoir le
coeur net, et je lui dis :
“Nous y arriverons. Ca marchera. c’est certain !”
Il me sourit, pensif :
“On peut toujours essayer. Le mieux serait que je dise que
je veux simplement avoir le droit d’exprimer mon opinion.
Ca fait toujours bon effet.”
Gagné ! Il nous prend pour des nazis.
Et c’est ainsi que Thies Christophersen va accorder une
interview qui le tourmente encore aujourd’hui. Car le “camarade
Thies” se croit entre amis, à présent; il n’a plus à prendre garde
à ses contradictions éventuelles, il se fie à l’autocensure de ceux
qu’il croit être ses compagnons d’armes. Et on croirait l’entendre
raconter à un “camarade” l’époque où il était Sonderführer SS
à Auschwitz :
“J’ai été transféré au service de la culture des végétaux. On le
faisait à Auschwitz, parce qu’il y avait tellement de main-d’oeuvre
là-bas.
Christophersen a les mains jointes. Un signe de tension intérieure.
Mais sa voix est celle d’un pédagogue :
“J’ai sélectionné. Je suis allé chercher ma main-d’oeuvre à
Birkenau. Je disais : “Qui a travaillé dans l’agriculture ?” Alors
ils venaient, et je disais : “Toi, toi, et toi -, toi je te prends.”
Vous savez comment j’ai fait ? Je les ai regardés dans les yeux
– ceux qui avaient du blanc dans les yeux pouvaient travailler.”
Christophersen a un petit rire quand il se rappelle sa propre
ingéniosité. On s’amusait, dans ce temps-là.
“Mais j’ai toujours eu quelques Tsiganes, parce que les
Tsiganes jouent de la musique.”
Je tiens jusqu’au bout mon rôle de “camarade” en arrêtant de
temps en temps la caméra pour lui demander s’il jugerait utile
de parler de ceci ou de cela. Et il prend l’initiative :
“Le Danemark, ça serait bien.”
Je lui demande donc pourquoi il vit au Danemark.
“J’ai de nouveau été inculpé en Allemagne, dit-il, alors je
me suis exilé. Le Danemark est un pays très libéral. Ici, on
a le droit d’être tsigane, et juif, et nazi.”
Comme Kühnen est susceptible d’entrer dans la pièce à
n’importe quel moment et dissiper le “malentendu”, je dois
aller à l’essentiel. Et l’essentiel, ce sont les chambres à gaz
d’Auschwitz. L’extermination de masse.
“Maintenant, je vais vous poser une question difficile”, lui
dis-je pour le préparer en lui faisant un clin d’oeil éloquent.
Puis je reprends mon ton officiel :
“Y a-t-il eu des gazages, oui ou non ?
– Je n’ai rien écrit sur les gazages dans mon récit”, dit-il, et
il poursuit :
“Mais j’ai etendu des rumeurs qui parlaient de feu, qui
disaient que des gens étaient brûlés. Là-dessus, j’ai
examiné toutes les sources de flammes qui se trouvaient
dans le camp. Je savais qu’il y avait des crématoriums.
Mais je n’ai pas vu d’incinérations de cadavres, et je n’en
ai rien su non plus.”
Comme toujours : personne n’en a rien su. Pas même le
Sonderführer SS. C’est cela, le témoin principal de Faurisson
et d’Irving, du “célèbre historien britannique” ! Au fait,
Christophersen est-il en contact avec David Irving ?
“Je connais David Irving depuis de nombreuses années,
dit-il.
– Et que pensez-vous de David Irving ?
– On continue à l’attaquer, parce qu’il est anglais et que
nous n’aimons pas beaucoup qu’il raconte aussi les
atrocités commises par les Allemands. Il y en a eu, c’est
sûr. Mais je l’adments, je suis partial.”
Christophersen paraît de plus en plus désemparé. Il
ne sait plus quoi dire. Il s’agit de tout de même de
l’extermination massive d’êtres humains par le gaz. Et
il affirme dans son Mensonge d’Auschwitz que cela n’a
jamais eu lieu. Mais ici, devant ce qu’il croit être des
“camarades”, il se dévoile. Il tente d’expliquer pourquoi
il ment. Et il nous parle d’homme à homme, pour prononcer
ces quelques phrases qui le démasquent, lui et son
Mensonge d’Auschwitz :
“Je veux nous disculper et nous défendre, mais je ne
peux pas le faire avec ce que nous avons réellement
commis. Je ne le nie pas. Mais aucun avocat ayant
quelque chose à défendre n’ira exposer les éléments à
charge !”
Je l’écoute. Il vient de s’enfoncer tout seul. Et il ne l’a
même pas remarqué. Il m’explique qu’il a déjà beaucoup
enduré “à cause du livre”. Mais malgré l’arrestation,
malgré l’exil (“maintenant, ils ont bloqué mes comptes
en banque, vous vous rendez compte !”), il veut être
un modèle dans le combat pour la “vérité”. “Mon
honneur est la fidélité” – c’était le serment de la SS. Et
un SS n’abandonne pas.
“Mais cela ne me touche pas. Je continue. Je me ferais
l’effet d’un traître envers mes amis si je reniais aujourd’hui.
Je ne l’ai jamais fait.”
Le 18 septembre 1991, notre film La Peste Brune est diffusé
pour la première fois, en Suède, sous le titre Wahrheit macht
frei. Il contient les propos de Christophersen. Un incident
fort désagréable pour ceux qui nient l’holocauste. Dans le
milieu nazi, on reste hébété. Certains considèrent tout de même
que le film est de la propagande, mais la majorité est “déçue”
et tous ceux qui ne figurent pas dans le film poussent un soupir
de soulagement. En l’espace de quelques mois, le reportage
est diffusé dans la plupart des pays européens. A ce moment-là,
Christophersen commence à avoir des ennuis. Il se sent alors
obligé de “tranquilliser” ses camarades en publiant le texte
suivant dans sa revue Bauernschaft, en décembre 1991 :
Voilà comment on falsifie
Le 18 septembre 1991, la télévision suédoise a diffusé, lors
de son programme de vingt heures, une interview de moi.
Mes propos ont été totalement inversés. On n’a pas donné
suite au démenti ci-dessous (*).
Naturellement, cette émission m’a valu quelques lettres
furieuses de lecteurs suédois et danois. Mais cet exemple
prouve clairement à quelles tromperies primitives nos
adversaires sont aujourd’hui contraints de recourir, dans
l’embarras (sic!) où ils se trouvent.”
Christophersen, manifestement, croit toujours qu’il a été
interviewé par ses propos camarades. Dans son souvenir,
il me confond même avec le chef néo-nazi :
“Je n’ai jamais donné d’interview à la télévision suédoise.
Il est exact que j’ai accordé un entretien à monsieur
Michael Kühnen.”
Dans la suite de son “démenti”, il s’embrouille dans ses
souvenirs et invente :
“J’ai d’autre part expliqué que j’allais arrête mon travail
pour des raisons liées à mon âge. Mais je me ferais l’effet
d’un traître envers mes amis si j’acceptais leur aide sans
rien faire en contrepartie. J’ai dit des chambres à gaz
qu’elles avaient existé, mais uniquement pour gazer des
poux…”
Ainsi parlait Thies Christophersen, le témoin oculaire des
“révisionnistes”. Il n’y a rien à ajouter à la remarque
coquette sur son araignée au plafond, au début de notre
brève relation. Et pourtant, fou ou pas fou, Christophersen
est l’un de ceux qui tirent les ficelles.
—-
(*) : La télévision suédoise n’a reçu aucun démenti. On a
entendu parler de ce “démenti” plus tard, par hasard,
quand un membre de Searchlight a parcouru le bulletin
de Christophersen, Bauernschaft.
From [email protected] Tue Jan 14 10:20:33 PST 1997
Article: 92838 of alt.revisionism
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From: [email protected] (Emmanuel Marin)
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Subject: Re: Michael Schmidt’s “Neo-Nazis” book
Date: Tue, 14 Jan 1997 18:56:33 GMT
Organization: Sprynet News Service
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